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Qu'est-ce qui vous inspire ?


En art, tout est affaire d’âme disait Delacroix. Pour Wagner, c’est « un cri manifesté », autrement dit, l’expression la plus spontanée de soi. L’artiste est celui qui a besoin de donner forme à son cri. Voilà le fil conducteur. Méditation, respiration lente et puissante à la fois, l’inspiration est là qui veut prendre la parole.

Vaincre mes pudeurs et mes timidités, maîtriser avec élégance cette continuelle fièvre de perfection pour évoquer les nostalgies, les souffrances, les rêves et les passions, toucher l’âme au plus profond, en s’appuyant sur ce que j’y puise de plus archaïque, de plus sensoriel, sensuel, corporel. Désirs de fusion, de sensation et de satisfaction.

Besoin de créer, besoin de couleurs et de lumières rythmées par le mouvement. Je bouge donc j’existe. Pinceaux, couteaux et matières, une danse créative et créatrice, face à la toile. Aspiré et inspiré par les reflets des feuilles d’or blanc dans leur interaction avec la lumière, naturelle ou électrique, le spectateur trouvera le bon angle de lecture. Le lapis lazuli, les matériaux nobles, les pigments et diverses techniques d’artisanat d'art enrichissent l’expression et si l’émotion passe, le but est atteint.

Qu'est ce qui vous a poussé à croire en votre art à un moment de votre vie ?


L’expression artistique s’est imposée comme une évidence dès l’âge de sept ans. Ce besoin de créer, dès l’enfance, et un penchant certain pour le style se sont confirmés par la suite. Parallèlement à des études de médecine et à la découverte de l’anatomie, un job de styliste free lance pour de grandes maisons de luxe françaises m’a familiarisée avec certaines techniques d’artisanat d’art et la pratique de l’excellence. J ai senti qu’il était temps de cristalliser mes attentes et j’ai choisi l’Ecole des Beaux Arts de Budapest, dans une partie de l’Europe qui avait du sens pour moi, attirée par l’Europe centrale et sa peinture.
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Si vous pouviez être projetée à une époque de l'histoire de l'art, laquelle serait-ce ? 

La renaissance sans aucun doute, avec l’invention de la perspective (Leonard de Vinci) et de la peinture à l’huile (Jan van Eyck) qui permet d’obtenir des effets d’ombre et de lumière ainsi qu’une grande variété de teintes, ce qui améliore le rendu des textures et des carnations. Le support change, la toile tendue sur un cadre remplace le panneau de bois.

La pensée humaniste et l’imprimerie qui permet de diffuser le savoir alimentent les savants qui se passionnent pour l’ensemble des sciences. Les dissections commencent à apparaître, les peintres s’intéressent à l’anatomie, les représentations gagnent en réalisme.

Mais j’ai aussi un petit penchant pour la fin du XIXe siècle, avec Gustav Klimt et plus tard, les peintres d’Europe centrale.
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Avez-vous une anecdote à nous raconter sur une de vos Œuvres ?


Exposé à l’Institut du Monde Arabe, « Le cheval de lumière », fait désormais partie du fond du musée d'Art moderne et contemporain de Rabat. Il est né d une rencontre avec le jeune roi Mohammed VI qui m’avait fait confier la photo de la selle préférée de son père Hassan II, au salon du Cheval d’El Jadida et souhaitait que je m’en inspire, en mettant en avant l’art équestre marocain et les réalisations de velours et d’or qui sont la caractéristique des traditions de sellerie marocaines et de leur amour du cheval. Ce fut une fulgurance avec la représentation d’un étalon fier, noble et rétif, à la façon d’un azuléjo, pour mieux illustrer les liens picturaux particuliers et de longues dates qui unissent le Maroc et l’Europe.
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Quel est votre rêve d'artiste ?

En quelques mots et en toute humilité, il s’agit bien d’un rêve, Art Basel à Bâle ou à Miami. Et surtout, l’essentiel, transmettre des émotions, rester en lien avec tous ceux qui s’intéressent à ma peinture.